Des fenêtres, là-bas, au-delà de la place
S'envolent quelques notes, sans laisser moindre trace.
Robaix ne s'émeut pas, ces notes sont pour personne.
L'archet glisse, inlassable, et la boîte résonne.
Le petit musicien, appliqué, fait ses gammes.
Il ne croit pas non plus que ses notes ont une âme,
Et alors il se lasse. Il voudrait qu'on l'écoute,
Mais notes mécaniques n'entrainent que le doute.
La muse parfois s'amuse, elle tiraille et attriste.
Mais courage ! A son gré, elle sourit à l'artiste.
Ce jour-là, les accords et la main se confondent.
L'instrument et l'artiste, alors, soudain, se fondent.
C'est pour cet instant là que tu joues aujourd'hui,
Que tu joueras demain, et d'autres jours aussi,
Pour qu'enfin la musique, celle qui ensorcèle,
Ne soit plus que Passion, née d'un violoncelle.